Ruth Bader Ginsburg : la juge féministe

“Battez-vous pour ce qui vous tient à cœur. Mais faites-le de manière à ce que les autres se joignent à vous.”

Ruth Bader Ginsburg est une avocate, juriste et juge américaine libérale, 7 ͤ  femme la plus influente selon Forbes, médaille d’or de l'American Academy of Achievement ou encore lauréate du prix Berggruen.

Brillante et progressiste, elle accumule plusieurs postes à haute responsabilité dans le milieu de la justice américaine ainsi que de nombreux prix.

Cette femme forte fut la seconde femme professeure de droit à l'université Rutgers où elle se bat pour l’égalité salariale. Elle enseigne aussi à Newark et à l'université de Columbia.

De 1993 à 2020, elle est la deuxième femme juge à siéger à la Cour sauprême, sommet du pouvoir judiciaire aux Etats-Unis.

Elle est considérée comme modéré puis montre des positions progressistes et féministes lorsqu’elle défend l’égalité des sexes et le droit à l’avortement. Elle dira notemment que ce n’est pas à l’Etat à faire ce choix pour une femme.

Une pionnière à l’université

Ruth Bader Ginsburg, née en 1933, est la deuxième fille de Nathan et Célia Amster Bader, des immigrants juifs russes.

Elle grandit dans le quartier de Flatbush et poursuit ses études, poussée par sa mère qui n’avait pas eu cette chance.

Elle étudie à l'université Cornell à Ithaca, puis à la faculté de droit de Harvard où le doyen demandait aux rares femmes admises “pourquoi elles venaient prendre la place d’un homme compétent”.

À l’époque, les femmes étaient rares à l’université : à Harvard, elles sont 7 pour 500 hommes. Tout au long de ses études, puis de sa carrière, Ruth devra subir les remarques sexistes et les injustices de ses professeurs, camarades et collègues masculins mais elle n’abandonne jamais. Elle est la première personne, hommes et femmes confondus, à participer aux revues universitaires de droit à Harvard et Columbia. C’est là qu'elle rencontre son futur mari : Martin Ginsburg.

Ensemble, ils auront une fille. Elle disait d’ailleurs qu’aux yeux de tous, elle cumulait les trois

“défauts” d’être femme, juive et mère.

En 1959, elle obtient son doctorat en droit à la Columbia Law School tout en terminant première de promo, rien que ça !

Activité féministe

En 1970, Ruth Bader Ginsburg co-fonde le Women's Rights Law Reporter, un journal américain qui traite exclusivement des droits des femmes.

En 1972, elle crée le Women's Rights Project, une association qui travaille sur plus de 300 cas de discriminations sexistes.

Elle participe en 1972 à la création d'une section féminine au sein de l'Union américaine pour les libertés civiles.

Elle défend six cas de discriminations féminines devant la Cour suprême et en remporte cinq.

Avocate et juge

Ruth Bader Ginsburg est surtout connue pour avoir été la deuxième femme à siéger à la Cour suprême, après Sandra Day O'Connor. Elle y est nommée par le Président Bill Clinton.

Avant cela, elle faisait partie de la Cour d'appel des États-Unis sous le mandat de Jimmy Carter.

Hommages et distinctions

Elle est la seule juge américaine à devenir une icône de pop culture aux Etats-Unis. Avant sa mort, elle était au top de sa popularité, un modèle d’émancipation, de style et de persévérance pour les femmes et les jeunes.

En 2018, elle est l’héroïne du documentaire RGB et du film "Une femme d’exception" qui retracent son parcours.

Elle est également représentée dans un opéra comique en un acte intitulé Scalia/Ginsburg.

Combat contre la maladie

Véritable force de la nature, elle décède finalement en 2020 après des années de combat contre un cancer du pancréas.

C’est la conservatrice Amy Coney Barrett, désignée par Donald Trump, qui prend sa place à la Cour suprême.

Fait rare pour un personnalité non politique, son cercueil est exposé sous la coupole du Capitole des Etats-Unis à Washington avant d’être inhumé.

Même s’il existe encore des inégalités et violences envers les femmes, RGB s’est battue pour obtenir des modifications de lois qui protègent les femmes légalement aujourd’hui.

Actrice du changement, elle disait d’ailleurs : “Battez-vous pour ce qui vous tient à cœur. Mais faites-le de manière à ce que les autres se joignent à vous.”